vendredi 11 janvier 2008

Feria de Nimes 2006

« La feria possède de ce mystère. De cette étrangeté qui fait que durant cinq jours et cinq nuits le reste du monde et ses incertitudes s’effacent sous nos yeux et dans notre esprit pour ne laisser place qu’à allégresse et frénésie.
De ces heures d’intenses passion où se mêle à la musique des rues et la chaleur des bodégas la tragédie des arènes. Où de ces improbables rencontres de l’ombre jaillit l’éclat de la fête. D’une ivresse sans fin. Qui du matin au soir fait se pâmer les ruelles et artères de la cité romaine d’une joie multicolore, éclatante et enivrantes. Selon un rituel savamment orchestré, la ville endosse alors ses habits de reine.
Régnant sans partage sur son peuple de viveurs. Et l’obscurité soudain se dévoile devenant une trame à travers laquelle s’échappe l’exaltation de milliers d’individus qui ont fait de la nuit leur chant de bataille où explosent sous mille feux cris et joie, bonheur et amour. Et de cette frénésie, la lumière en est aussi avide.
Rendant le jour aussi provocateur que la nuit. Où le cirque redevient dès le levé du soleil le poumon, que dis-je le cœur de la fête. Une solennité, où se côtoient la froideur de la mort et la chaleur du sable. Donnant ainsi aux maestros et aux toros la place de choix qu’ils méritent…au milieu du chaos. Il n’y a pas de doute, la feria possède de ce mystère. »